« Elles sont étourdies par les reflets au-devant desquels elles vont. Leurs membres à nul point ne peuvent s’accrocher. À la verticale, à l’horizontale, c’est la même glace ni froide ni chaude, c’est la même brillance qui nulle part ne les retient. Elles avancent, il n’y a pas d’avant, il n’y a pas d’arrière. Elles progressent, il n’y a pas de futur, il n’y a pas de passé. Elles se meuvent lancées les unes contre les autres. Les mouvements qu’elles amorcent avec leurs membres inférieurs ou avec leurs membres supérieurs multiplient les déplacements. S’il y a eu un déplacement initial c’est un fait qui contredirait leur fonctionnement immuable. Ce serait une variation fondamentale qui contredirait le système d’ensemble, il instaurerait le désordre. Elles vont ou elles viennent enfermées dans quelque chose d’étincelant et de noir. Le silence est total. Si parfois elles tentent de s’arrêter pour écouter quelque chose, le bruit d’un train, la sirène d’un bateau, la musique de X X, leur mouvement d’arrêt les propulse de part et d’autre d’elles-mêmes, les fait osciller, leur donne un départ nouveau. Elles sont prisonnières du miroir.IDO BLANCHE VALENTINE GILBERTE FAUSTA MONIME GÉ BAUCIS SOPHIE ALISE OCTAVIE JOSIANE GAIA DEODATA KAHA VILAINE ANGE FRÉDÉRIQUE BETJE. »
Manipulations d'images en live grâce à Isadora, accompagnant une lecture.
Le dispositif est composé de 3 flux vidéo provenant de 3 caméras différentes qui montrent le performeur.euse en lecture d'un extrait des Guérillères de Wittig. L'une des caméras est portable et manipulée pendant.
Les différents tableaux correspondent à différents patchs Isadora qui proposent une interprétation des images dispensées par le texte. Le premier évoque les reflets éblouissants et superpose les trois flux vidéo dans la dimension 'plane' du texte.
Le deuxième évoque les mouvements et propose de l'interactivité dans la manipulation de l'image. Un mouvement rapide et à droite de la camera affiche une démultiplication de l'image Aussi manipulable avec le flux vidéo portable, le troisième évoque le noir étincelant et les noms des guérillères. Le quatrième intervient à la dernière phrase : 'Elles sont prisonnières du miroir'.